Ultime répétition avant l’épreuve mythique des 24H du Mans, les 6h de Spa en Belgique ne sont pas vraiment déroulés comme sur des roulettes…
Samedi 7 mai 2016, le soleil brille et les oiseaux chantent (surement) mais nous ne les entendons pas puisque me voilà sur le circuit de Spa Francorchamps en Belgique. Dans la province de Liège, je découvre le fameux toboggan des Ardennes, surnommés ainsi pour son tracé vallonné. Magnifique et spectaculaire!
Dans les stands, les deux Audi R18 se reposent après un début de saison prometteur malgré une disqualification à Silverstone. La raison? Lors de l’inspection d’après course, les commissaires techniques de la FIA ont mesuré l’épaisseur du patin situé à l’avant du fond plat et il s’est révélé trop fin de 5 millimètres après usure et frottements sur la piste. Les règles sont ce qu’elles sont…
Avouons-le, l’auto n’est pas à proprement dit la plus belle mais certainement l’une des plus spectaculaire en terme d’aérodynamique.
Pendant que certains sont concentrés (Lucas di Grassi) , d’autres trouvent le temps de plaisanter sur la grille de départ (André Lotterer). Dans le box, l’ambiance est sereine avec la présence du Dr. Wolfgang Ullrich…
Puis vient l’heure du départ, les autos s’élancent après qu’un parachutiste saute d’un avion avec le drapeau vert. Environ 56000 spectateurs sont présents pour admirer les prototypes et GT s’affronter. Une première hiérarchie s’installent rapidement en tête de la course: Porsche/Audi/Toyota. Mais au bout d’une heure, rien ne va plus.
La Toyota #5 décale sa stratégie et prend la tête de la course. Sébastien Buemi réussit même à résister aux assauts de l’Audi #8 de di Grassi, pourtant très offensif. Il est d’ailleurs sorti légèrement de la piste en tentant de le dépasser, de quoi promouvoir le système quattro (ça ne se tente pas en F1).
Les contacts sont nombreux, et les crevaisons se multiplient. On imagine le carbone, tranchant comme des lames de rasoir, présent sur la piste.
A la 2ème heure de course, l’Aston Martin n° 95 est victime d’une sortie de la piste spectaculaire après un contact avec la Gibson 015S/G-Drive. La belle Anglaise fait plusieurs tonneaux après avoir percuté un mur de pneus. Heureusement le pilote s’en sort indemne.
Le rythme est effréné, les autos souffrent et les pilotes commettent des erreurs. Jamais je n’avais vu une manche du WEC aussi disputée.
Il reste encore 2h de course, de la fumée s’échappe de la Toyota #5: c’est l’abandon! L’Audi #8 prend enfin la tête. Derrière, la Porsche #2 est à 3 tours tandis que la Porsche #1 est loin, très loin: crevaison et problèmes mécaniques auront eu raison d’elle, elle n’est que 31e sur les 34 voitures engagées.
Il reste à peine 10 min de course et la tension est palpable. L’Audi #7, alors 5e veut chercher les points de la 4e place et réduit rapidement l’écart sur la Rebellion devant elle. Malheureusement elle se fait harponner par une LMP2, mais sait tout de même repartir pour finir la course.
La preuve que même dans les derniers instants, tout peut se jouer…
VICTOIRE! C’est finalement l’Audi #8 conduite par l’équipage Duval / Di Grassi /Jarvis qui remporte cette course folle. Souvent malchanceuse lors des dernières courses, la #8 s’impose grâce à sa fiabilité, l’air de rien c’est aussi la première victoire d’une Audi dans le championnat depuis les 6 Heures de Spa de l’an dernier!
Audi est prêt pour Le Mans? Assurément!
Dans le parc fermé, les autos ne peuvent cacher les cicatrices de 6H d’une course intense et spectaculaire. Les machines sont fatiguées et on imagine les hommes tout autant!
Merci à Audi de nous avoir permis de vivre l’expérience.