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Essai Audi RS3 2021: Prodigieuse !

Direction le célèbre Mont Ventoux culminant à 1 910 mètres pour prendre toute la mesure de cette nouvelle Audi RS3. A travers ce paysage magnifique et ses routes incroyables, j’ai fais l’expérience d’une conduite à l’état pur, de son design iconique et de ses technologies de pointe.

Design spécifique RS3

Au premier regard, la nouvelle Audi RS3 impose sa présence sur la route. Au niveau des évolutions stylistiques, on pourra noter un toit noir contrasté. Les phares Matrix LED dispose de leur propre signature lumineuse et d’animation à l’ouverture et la fermeture comme le lettrage RS3 qui défile dans le petit damier. On ne peut pas rater son énorme calandre Singleframe en nid d’abeille. Il faut dire qu’il y a une sacré cavalerie qui a besoin de respirer sous le capot.

De chaque côté, les prises d’airs assoient l’auto sur la route et semblent ressortir derrière les passages de roue avant via une sortie d’air supplémentaire. Les bas de caisse avec garniture noire ont également été redessinés et, associés aux passages de roues évasés. Même si la RS3 repose toujours la plateforme MQB, la voie de l’essieu avant a été élargie de 33 millimètres par rapport au modèle précédent. La voie de l’essieu arrière a augmenté de dix millimètres.

La RS3 Sportback soigne son arrière train avec un pare-chocs arrière redessiné avec diffuseur intégré et le système d’échappement avec deux grandes sorties ovales. Il y a aussi des teintes spécifiques RS avec un gris Kemora et un vert Kyalami. Et non, ce n’est pas ce bleu Turbo puisqu’il est aussi disponible sur la S3 par exemple! Et si parmi toutes les teintes proposées au catalogue, vous ne trouvez pas votre bonheur, il est possible de faire appel aux couleurs personnalisées Audi exclusive.

A l’intérieur de la RS3 : Sportif et digital

Pas de surprises ici, la RS3 a un très bel intérieur. Tous les modèles reçoivent le Virtual Cockpit Audi de 12,3 pouces, un volant recouvert d’Alcantara à fond plat et une marque centrale. Ainsi que des trop petites palettes en zinc nichées derrière. Hélas, vous ne le verrez pas ici, mon modèle ne disposait pas du volant sport au fameux méplat.

L’affichage du Virtual Cockpit est spécifique. Il affiche le régime moteur sous la forme d’un graphique à barres et indique la puissance et le couple en pourcentage. Les valeurs sont affichées dans le sens inverse de manière à ressembler visuellement
à une piste de décollage. C’est spécial, mais ça donne l’impression de vous sauter au visage. De plus, l’Audi Virtual Cockpit comprend des affichages pour les forces G, les temps au tour et les accélérations de 0 à 100 km/h, de 0 à 200 km/h, etc…

Affichage inspiré du sport auto

L’indicateur de changement de vitesse spécifique à la RS3 en mode de transmission manuelle fait passer l’affichage du régime du vert au jaune puis au rouge, en clignotant de manière identique pour indiquer le moment idéal pour changer de vitesse. Il est dupliqué dans l’affichage tête haute, disponible pour la première fois pour l’Audi RS3. L’écran tactile de 10,1 pouces comprend ce que l’on appelle le RS Monitor, qui affiche les températures du liquide de refroidissement, du moteur et de l’huile de transmission, ainsi que la pression des pneus.

Bien sûr, la RS3 profite également de toutes les avancées technologiques de l’A3. C’est avec bonheur que le système MMI Navigation plus et Audi connect sont présents. Ils permettent une plus grande connectivité. Les systèmes d’aide à la conduite ne sont pas oubliés. Ils sont là pour la sécurité et le confort. Sans oublier que l’ergonomie est bien pensée, tout est évident à utiliser.

Moteur : le légendaire 5 cylindres

Premièrement, une Audi RS3 ne serait pas une RS3 sans son moteur cinq cylindres. Une caractéristique unique sur le segment.

La puissance culmine toujours à 400ch. Par contre, le couple atteint désormais 500 Nm. Cela représente 20 Nm de plus que la génération précédente. Le 0 à 100 km/h est envoyé en seulement 3,8 secondes. La vitesse de pointe est limitée à 250 km/h. Avec le pack RS Dynamic et les freins en céramique, il est possible d’atteindre une vitesse de pointe de 290 km/h.

L’Audi RS 3 est ainsi la plus performante de sa catégorie en termes d’accélération et de vitesse de pointe.

La séquence d’allumage unique du moteur 1-2-4-5-3 et le son incomparable qui l’accompagne rendent l’expérience de conduite enivrante. Le système d’échappement est doté d’un système de commande des clapets entièrement variable. Vos voisins vous remercieront. Pour ceux qui ont connu l’ancienne RS3, ils seront surpris de découvrir qu’il n’y a désormais plus de pétarades au lâcher de gaz. C’est un peu plus politiquement correct!

L’histoire du 5 cylindres Audi

L’histoire du 5 cylindres débute en 1976 chez Audi avec la 100 et son moteur de 136ch. Ensuite, l’Audi Quattro ajoute un turbo et fait grimper la puissance à 200ch en 1980. Audi n’avait qu’un objectif, faire rouler sa Quattro en rallye, et le réalisa avec le succès que l’on connait. L’apothéose arrive en 1987 avec la Quattro S1 et ses 600ch qui gagna Pikes Peak. Depuis, il y a eu la RS 2 et 2.2L turbo de 315ch. Enfin, la première génération de la RS3 disposait en 2010 d’un 2.5L de 340ch, qui développe aujourd’hui 400ch.

Au volant

Les nouveaux modes de conduite RS Performance et RS Individual rejoignent les habituels mode Confort, Auto et Dynamic. Pour y accéder, c’est assez simple. Il faut d’abord appuyer sur le bouton RS du volant pour activer RS ​​Performance. Appuyez dessus une fois de plus pour passer au RS Individual programmable. Enfin, appuyez une troisième fois pour revenir au dernier mode que vous avez utilisé.

Bien qu’elle soit capable d’accélérer jusqu’à 100 km/h en moins de quatre secondes, la RS3 est en fait assez facile à vivre. Oui, cela peut être un peu agité à basse vitesse sur une route dégradée. Oui, ça ne braque pas fort en ville. Mais les amortisseurs adaptifs sont là pour sauver la mise, et vos vertèbres.

Bref, Je ne suis pas là pour explorer le mode Confort. D’ailleurs, c’est lorsque les choses se corsent que la RS3 brille vraiment.

Au sommet de son art

Il y a eu des moments sur la route où j’aurais pu rendre le fabuleux tiramisu du chalet Reynard. Mais la RS3 s’est efforcé à plaquer mon petit corps et l’ensemble de mes organes au fond du siège. La traction est juste incroyable. Tout autant que l’adhérence latérale: pas de roulis et j’encaisse les G.

Le moteur tire fort, et bien que parfois on peut sentir une certaine hésitation de la boîte S Tronic si vous la surprenez, il y a beaucoup de puissance pour garder la RS3 dans un rythme surprenant. Les nouveaux freins en acier sont largement suffisant. D’ailleurs pour les reconnaitre, les étriers sont de couleur rouge. Ceux qui en veulent plus, peuvent opter pour les freins carbone-céramique en option.

A l’efficacité que je connaissais déjà, la RS3 ajoute un soupçon de survirage. Il y a de l’agilité à revendre, même sur les changements de surface. La direction progressive électromagnétique apporte un bon touché de route. Efficace et envoutante, il n’y a bien que la panne d’essence qui semble pouvoir arrêter le rythme endiablé de la RS3.

C’est quoi ce Torque Splitter ?

Et bien, c’est probablement l’une des principales raisons pour laquelle la RS3 se sent si agile. En Français, cela signifie répartiteur de couple. Techniquement, c’est un embrayage séparé de chaque côté de l’arbre de transmission arrière, pour lui permettre d’envoyer 100% du couple disponible à la roue que le système désire. Mathématiquement, c’est 50% du couple total, étant donné que les roues avant sont toujours motrices. Physiquement, le Torque Splitter envoie plus de couple à la roue extérieure pour éliminer le sous-virage et rendre la voiture plus agile. Simple non?

Et le mode drift ?

Dans les menus, il y a un mode RS Torque Rear. Vulgairement appelé mode drift. Impensable il y a quelques années chez Audi et pourtant. Le couple est envoyé sans ménagement sur la roue arrière extérieure au virage, la faisant tourner et provoquant la glisse. La voiture survire alors avec colère, obligeant la RS3 à adopter des postures inhabituelles.

Franchement, c’est marrant mais presque inutile. La RS3 n’est pas une propulsion arrière. Si vous ne mettez pas la godasse au fond, la RS3 ne réalisera pas ce que vous voulez et le grip incroyable de son train avant empêchera toute glisse. C’est seulement en la violentant que cela devient intéressant. C’est excitant d’essayer avec un peu d’espace, mais vous ne l’utiliserez jamais sur la voie publique. Et pas plus sur circuit, car le chrono n’aime pas la glisse.

Conclusion

Les superlatifs ne manquent pas pour parler de la nouvelle Audi RS3. Captivante à conduire, elle se permet de luxe d’être la plus performante de sa catégorie. Avec un temps de 7 min 40.748 s, elle est aussi la plus rapide du Nürburgring.

L’Audi RS3 Sportback est disponible en France à partir de 69300€. Après avoir pioché dans la longue liste d’option, il ne faut pas oublier le malus assassin de 23616€ en 2022.

Notation

Design
9.5
Vie à bord
8.5
Performances
10
Plaisir de conduite
9
Efficacité
Agilité
5 cylindres
Bande son
Tarif
9.3

Photos de l’Audi RS3 2021

Fiche technique de l’Audi RS3 2021
MOTEUR
Type : 5 cylindres 2.5L essence
Puissance maxi : 400 ch
Couple maxi : 500 Nm
TRANSMISSION
Intégrale
Boîte de vitesses : automatique
POIDS
Données constructeur à vide : 1645 kg
Rapport poids/puissance : 4,11 kg/ch
PERFORMANCES
Vitesse maxi : 250 km/h
0 à 100 km/h : 3″8 sec
CONSOMMATION
Emission CO2 : 205 g/km
Conso mixte WLTP : 9.0 L/100km
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