Je suis désolé mais vous ne trouverez pas de super production hollywoodienne ici. Alors durant cette nuit je n’ai pas percer le secret des pharaons en République Tchèque. Direction Prague puis Mladá Boleslav pour tout savoir ( ou presque ) de l’univers Skoda et de son histoire.
Prague, je t’aime
Prague est la capitale de la République tchèque. Au départ de Paris, il faut moins de deux heures en avion pour rejoindre la ville aux mille tours et mille clochers. C’est l’une de mes capitales préférées et elle fait partie des meilleures destinations pour un week-end en Europe.
Elle est réputée pour sa place de la Vieille-Ville, cœur de son centre historique, où se dressent des bâtiments baroques colorés, des églises gothiques et une horloge astronomique médiévale qui s’anime toutes les heures. C’est là que commence mon périple Tchèque. La foule est nombreuse et le soleil habille Notre-Dame-de-Tyn et ses tours jumelles Adam et Ève. Le spectacle est magnifique et je me paye le luxe de flâner jusqu’au Pont Charles. Ce qui me permet de saluer au passage l’horloge astronomique de Prague. Située sur le mur sud de l’ancien hôtel de ville, c’est la plus ancienne horloge astronomique en activité au monde. Elle existe depuis 1410.
Prague compte beaucoup de ponts sur la Vltava, mais aucun n’est plus célèbre que l’emblématique pont Charles. Reliant la Vieille Ville au quartier de Malá Strana. Construit en grès de Bohême et intégrant 30 statues à sa structure, le pont a été achevé en 1402 et constitue désormais l’une des attractions touristiques les plus populaires de la ville.
Au volant du Skoda Enyaq
Mais je ne suis pas là uniquement pour me promener dans Prague! La première impression pour les amoureux d’automobile lorsque vous arrivez dans la capitable Slovaque, c’est le nombre de Skoda. En effet, les Pragois sont fidèles à la marque nationale à la manière de l’Italie qui roule majoritairement en Fiat. Cela se voit moins en France, car nous avons plus de constructeurs automobiles.
Pour jouer aux touristes, ce sera au volant d’un beau Enyaq RS iV rouge. Vous pouvez d’ailleurs retrouver son essai ici. Une auto qui m’avait beaucoup plu par son style et son intérieur valorisant. Sa Crystal Face lui donne une fière allure, de quoi faire tourner les têtes des passants.
La tour de télévision de Žižkov
Direction la tour de télévision de Zizkov pour le diner. La tour est un exemple d’architecture high-tech. La structure de la tour est atypique avec ses trois piliers soutenant les transmetteurs, un restaurant et trois salles offrant une vue panoramique sur Prague. Elle fait 216 mètres de haut et pèse 11 800 tonnes. Le restaurant est situé à 63 mètres de haut. Ce qui est largement suffisant pour offrir une vue panoramique.
L’anecdote veut que ce soit l’un des plus hideux édifices du monde. En effet, Prague est une ville historique, et la tour est ultramoderne. En 2000, les sculptures de dix bébés rampants géants en bronze et sans visage de David Cerny ont été temporairement posées sur les piliers de la tour. Leur succès fut si important qu’elles ont été remises de façon définitive en 2001.
Skoda et le Hockey sur glace
Il est déjà tard et nous quittons le centre-ville pour découvrir un autre pan de la culture tchèque cher à Skoda : le hockey sur glace. Il est minuit quand nous arrivons dans une fameuse patinoire: la Skoda Icerink.
Skoda est partenaire officiel du Championnat du Monde de Hockey sur Glace depuis 30 ans. En 2017, le partenariat est entré dans le Guinness Book des records pour avoir été le plus long partenariat principal dans l’histoire des championnats sportifs mondiaux. Autrement, cette initiation était plus proche de chutes en cascade plus qu’un véritable match de Hockey. Difficile de faire plus drôle pour nos moniteurs Slovaques. Ca restera un excellent souvenir!
Il est deux heures du matin. Il faut maintenant reprendre le volant pour parcourir les 60 kilomètres qui nous séparent de Mladá Boleslav, la ville qui a vu naître Laurin & Klement en 1895, avant de devenir officiellement Skoda en 1925.
Direction le musée
Nous arrivons à Mladá Boleslav, à 80 kilomètres au nord-est de Prague, à 3 heures du matin! Pas trop gêné par la circulation inexistante. Il faut dire que sur place, l’usine emploie 23 000 personnes en journée. Ce n’est pas l’usine qui nous attend, mais le directeur du musée pour une visite privée!
Des premières bicyclettes de Vaclav Laurin et Vaclav Klement au concept Vision C, en passant par l’iconique Favorit, la Superb d’avant-guerre ou les Octavia et Fabia WRC qui ont brillé en championnat du monde des rallyes, il y en a pour tous les goûts ! Et que dire de la réserve, qui cache des pépites comme le coupé Ferat, avec son cockpit qui pivote pour pénétrer à l’intérieur du véhicule, et qui a été mis à l’honneur dans le film d’horreur tchèque Upir Z Feratu ?
Situé à au même endroit où reste basé l’essentiel de l’activité de la société, le musée Škoda, entièrement rénové il y a dix ans, raconte cette histoire longue aujourd’hui de près de 130 ans.
Emil Skoda et son entreprise
En 1866, Emil Skoda, alors jeune ingénieur de 27 ans, commence à travailler dans une usine de machines à Pilsen, spécialisée dans la production de moteurs à vapeur, d’équipements pour les distilleries, les sucreries, les brasseries, les outils agricoles et autres équipements d’ingénierie. Skoda était un entrepreneur très prévoyant, capable d’estimer comment l’industrie mécanique allait se développer et quels produits seraient demandés sur le marché. Il a compris que si l’usine de machines de Pilsen devait devenir un acteur important sur le marché de l’époque, il serait nécessaire d’investir massivement dans l’entreprise, d’introduire de nouveaux domaines et de moderniser sa production.
Le chef de l’usine rejette les propositions d’Emil Skoda et choisit de lui vendre l’entreprise. 15 ans plus tard, c’est un succès car il réussi à estimer correctement qu’il y aurait un grand intérêt pour les armes dans l’Europe turbulente et a parié sur ce programme de production. C’est en 1925 que Skoda entreprise rachète l’usine automobile de Laurin et Klement à Mladá Boleslav. 9 ans plus tard, l’entreprise introduit la production à la chaîne de véhicules dans l’usine historique de Mladá Boleslav.
Skoda et le vélo
Si, depuis près de vingt ans, Skoda est l’un des partenaires majeurs et le fournisseur de la voiture officielle du Tour de France, ce n’est pas seulement parce que la marque, encore relativement méconnue en Europe de l’Ouest au début des années 2000, souhaitait augmenter ses exportations. C’est aussi parce que l’histoire de Skoda a débuté sur deux roues.
L’histoire de la société commence en 1895 avec la décision de Václav Laurin et de Václav Klement d’ouvrir un atelier de production de vélos. Laurin & Klement a été le premier nom de la société. Comme on l’a vu plus haut, ce n’est qu’en 1925 que c’est devenu Skoda. Le vélo Slavia a très vite été un grand succès. Grâce à ce succès, il y a eu assez d’argent pour investir dans la production de motocycles, qui représentaient l’avenir. A l’époque, des tricycles à moteur étaient déjà exportées en Chine, en Inde en version vélo taxi ou encore au Mexique pour la poste. La réputation était déjà très bonne et c’est pourquoi on a pu investir encore plus, et cette fois dans la production de voitures. On est alors en 1905, dix ans après la création de la société.
Et 130 ans plus tard, malgré le Covid, la guerre en Ukraine, l’arrêt de ses activités en Russie, la pénurie de puces électroniques, la concurrence dans le monde ou encore les diverses craintes liées aux énergies et à l’inflation, Skoda Auto, qui au fil des années est devenu la marque la plus rentable du groupe Volkswagen et se tourne désormais vers l’électrique, reste ainsi tout à la fois le principal constructeur automobile en Tchéquie, le plus grand employeur (35 000 salariés) et un des moteurs, au propre comme au figuré, de l’industrie et de l’économie du pays.
Skoda et le rallye
Lorsque l’on pense rallye, on pense à nos deux Sebastien fanstastique: Loeb et Ogier. On pense aussi à Alpine, Toyota ou Subaru… Mais on aurait tort d’oublier Skoda.
Il y a quasiment si ce n’est toutes les stars de la marque. Cela commence par la Skoda 130 RS (1975-1983) fabriquée à 200 exemplaires pour obtenir son homologation, ce coupé à moteur arrière est dérivé de la 110 R de série. C’est la première Škoda à porter le sigle RS. Puis la Skoda 130 LR (1984-1988), une Groupe B loin des Peugeot 205 T16, Lancia Delta S4 ou Audi Quattro S1. Ensuite vient la Skoda Favorit 130 L (1988-1994) qui est la première traction de la marque. Pavel Sibera et Peter Gross remportent quatre années de suite le Rallye Monte-Carlo en classe A5. En 1994, Škoda Motorsport remporte le championnat du monde Formule 2, réservé aux 2-roues motrices 2-litres… avec un 1300 cm3 sous le capot!
Skoda Fabia Rally2 Evo
On rentre dans l’air moderne avec la Skoda Felicia Kit-Car puis la Skoda Fabia WRC. Cette dernière permet à Colin McRae de marquer ses derniers points en championnat du monde. Qui se rappelle de la lourde Skoda Octavia WRC (1999-2002)? Carrière discréte par rapport aux 206 et Focus de l’époque…
La Fabia R5 (aujourd’hui Rally2 Evo) est la voiture la plus vendue de sa classe avec 1 500 exemplaires produits. Facturée 230 000 euros environ, elle mise sur un 4-cylindres en ligne 1.6-litre de 290 ch et une transmission intégrale. Kalle Rovanperä, Pierre-Louis Loubet ou Esapekka Lappi se sont formés sur la machine tchèque.
Retour à Prague
Il est l’heure de se lever, ou de coucher. Le corps ne sait plus mais il est l’heure de rentrer à l’hôtel!
Un weekend à Prague ne serait pas complet sans gravir la colline jusqu’au château pour assister à la relève de la garde. Toutes les heures à partir de 7 h 00, les sentinelles aux portes du château se relaient. Cependant, c’est surtout la cérémonie extravagante et formelle, qui a lieu chaque jour dans la première cour à midi, qui vous intéressera. Les foules se rassemblent pour entendre la fanfare triomphale et assister à l’échange de bannières du régiment.
L’enceinte même du château, avec ses jardins pittoresques, la magnifique cathédrale Saint-Guy et ses galeries d’art, vaut également le détour. Il s’agit du plus grand complexe de châteaux anciens au monde.
Et le futur de Skoda?
Le constructeur Tchèque a déjà annoncé la couleur (verte). Il s’est fixé comme objectif d’avoir plus de 70% des ventes en 100% électriques d’ici à 2030 en Europe. Cela passera par 6 modèles électriques lancés à horizon 2026, dont 4 inédits. L’inédit signifie que l’on ne retrouvera pas dans la galaxie VAG ( VW, Seat et Audi ). Pour autant, l’abandon du thermique n’est pas pour tout de suite avec 5 nouveautés d’ici la fin 2024, incluant 2 nouveaux modèles.
La marque s’engage également dans la réduction de ses émissions de CO2 de 50% d’ici 2030. D’ailleurs le site de Kvasiny est neutre en CO2 depuis 2020. Partenaire officiel du Tour de France et du championnat du monde de hockey sur glace, la marque d’origine tchèque, devenue filiale du groupe Volkswagen après la révolution, reste un symbole du savoir-faire industriel tchèque.