Il y a des jours plus exceptionnels que d’autres. Comme celui de poser ses fesses dans une Ford GT! Certainement la Ford la plus avancée technologiquement, la plus rapide, la plus rare, et aussi la plus chère!
Presque la même sans les stickers
Immédiatement reconnaissable en tant que telle. La Ford GT a d’abord était pensé dans un seul et unique but : remporter sa catégorie aux 24 Heures du Mans, 50 ans après la première victoire de son aïeule, la légendaire Ford GT40. Cela a plutôt bien fonctionné puisqu’elle les gagna en 2016!
C’est pourquoi son design est avant tout aérodynamique, pour apporter un maximum d’appui à sa version GTE qui a remporté le Mans. Partout où le regard se porte sur la carrosserie se trouve un élément aérodynamique travaillé. Les arches qui relient le stabilisateur au corps central sont à profil d’aile. Elles canalisent l’air d’admission vers le moteur. Les feux arrière sont creux et évacuent l’air des refroidisseurs intermédiaires. Enfin, il y a un diffuseur arrière , passage de roue plat et un aileron arrière actif…
Rien de factice ici, tout comme la vitre qui laisse entrevoir le V6 Ecoboost et son nid de carbone. La Ford GT en abuse et c’est beau: les jantes sont elles aussi en carbone, montées en Michelin Pilot Sport Cup 2 en 245/35-20 et 325/30-20. Pour les freins, il s’agit d’énormes disques carbone-céramiques entourés d’étriers Brembo.
Et le mieux dans tout ça? Elle ressemble à la fameuse GT40 d’origine!
Ambiance course
A l’intérieur, l’ambiance est pour le moins sommaire. Tout est noir, il n’y a plus d’espoir: Surtout pour vos bagages! Pas de place pour partir en weekend, ni même aller faire ses courses.
Déjà l’installation est quelque peu fastidieuse et me rappelle les quelques voitures de course que j’ai eu la chance de conduire. L’ouverture de porte se fait en élytre, puis il faut enjamber le ponton de la coque carbone tout en baissant la tête: le toit culmine à seulement 1.11m de haut! Une fois en place, ce n’est pas le baquet qu’il faut bouger puisque celui ci est fixe, c’est le pédalier et le volant qu’il faut régler pour trouver la bonne position.
Le volant rappelle celui d’une voiture de course. Il regroupe beaucoup de commandes. On y trouve les clignotants, les phares ou encore les essuie-glaces. Pour limiter le poids, il y a le minimum à bord. Malgré tout, il y a bien le système multimédia SYNC3 de Ford, reposant sur un écran tactile 6,5’’.
Un appui sur le gros bouton rouge permet de réveiller la bête!
Moteur EcoBoost
Vous vous rappellerez certainement mieux son palmarès en compétition et son châssis extraordinaire gavé au carbone que son moteur. Il s’agit donc d’un V6 tout aluminium de 3497 cm3 à carter sec qui développe 656 ch à 6 250 tr/min et 745 Nm à 5 900 tr/min. Toute la puissance est envoyée vers les roues arrière via une boîte de vitesses à double embrayage à sept rapports.
Le V6 n’a pas les vocalises d’une Italienne. L’Américaine distille un son rugueux via un échappement Akrapovic. Pour l’anecdote, le modèle de course développe environ 500 chevaux pour satisfaire aux règlements, la voiture de route est donc plus puissante!
Sa puissance n’est pas non plus incroyable lorsqu’on la compare à d’autres supercars comme la McLaren 720S ou la Ferrari F8 Tributo. Mais son aérodynamique lui permet d’allez aussi vite, voir encore plus vite!
Car l’explication est là: Le faible encombrement en largeur du V6 à 60 degrés a permis de donner au cockpit une forme de goutte d’eau dont la partie arrière ressemble à un fuselage séparée par des ailes arrière. Une forme qui a permis de réduire nettement la traînée.
Au volant de la Ford GT
Allez c’est parti pour quelques tours sur le circuit de la Ferté Gaucher. Il y a plusieurs modes de conduite disponibles: Normal, Sport, Track, Wet, et V-Max. Autant vous dire que je n’ai pas hésité longtemps pour basculer le sélecteur sur le T pour Track. Après avoir confirmé mon choix via un autre bouton, la Ford GT tombe de 5 cm! L’effet est saisissant et rappelle les airjacks. Vous savez ces vérins hydrauliques qui soulèvent une voiture de course lorsqu’elle rentre au stand pour changer les pneus.
Un mot s’impose sur la suspension: Il s’agit de suspensions à poussoirs avec des amortisseurs actifs DSSV. Ils proviennent de Multimatic comme le châssis en carbone et sont notamment utilisées sur les monoplaces Red Bull. Rien que ça. En Track, le rôle de la suspension est finalement assuré par une barre de torsion. On peut donc rouler sur deux hauteurs de caisse différentes: 70 ou 120mm. Avec un « Nose Lift » qui consiste à surélever la voiture en vue d’une utilisation routière pour passer un dos d’âne ou monter un trottoir.
Revenons sur la piste! Dans cet exercice sur piste, tout dans la Ford GT est remarquable : le temps de réponse des turbos à haut régime est inexistant, la boîte double-embrayage 7 rapports répond instantanément via les palettes du volant, la poussée du V6 qui affole le compteur est insolente et les freins Brembo aidés par l’aérofrein sont inépuisables. Au volant, on ressent autant le grip aérodynamique que le grip mécanique. Et plus on va vite, plus elle est plaquée au sol!
Un lion en cage
La direction est absolument parfaite! Elle se passe d’assistance électrique et fait le choix de l’hydraulique. Le feeling est bien meilleur et retransmet à merveille ce qui se passe sur le bitume. Le V6 hurlant dans le dos incite à en vouloir toujours plus. Il faut dire que la Ford GT est parfaitement équilibrée. Le train avant est précis tandis que l’arrière suit sans sourciller. La facilité d’utilisation en est presque déroutante, jusqu’à ce que mon optimiste me fasse réaliser une jolie dérobade de l’arrière. Un rappel à l’ordre imposant le respect d’une machine incroyable.
Les performances sont dantesques, et elle se sent rapidement à l’étroit sur le petit circuit de la Ferté Gaucher, un peu comme un lion en cage. Ce qui lui faut pour s’exprimer pleinement c’est un Paul Ricard ou … le tracé des 24H du Mans. Evidemment!
Conclusion
Ford a reçu plus de 6 000 lettres de motivation d’acquéreurs pour la voiture, pour une production limitée à 1000 exemplaires sur 4 ans. Et ce ne sont pas les 350 unités supplémentaires qui seront produites d’ici 2022 qui vont changer grand-chose. A 550.000€ le morceau, c’est forcément excessif.
C’est une voiture de rêve, un dérivé très proche de celle qui a gagné Le Mans dès sa première sortie! Elle rappellent l’époque des Porche 911 GT1 ou CLK GTR, qui furent produites dans le but d’obtenir l’homologation en course. Voilà une machine incroyable dans tous les sens du terme.
Fiche Technique de la Ford GT
MOTEUR
Type : V6 biturbo
Position : Central arrière
Cylindrée : 3497 cm3
Puissance maxi : 656 ch
Couple maxi : 745 Nm
TRANSMISSION
Traction
Boîte de vitesses (rapports) : automatique (7)
POIDS
Données constructeur à vide : 1385 kg
Rapport poids/puissance : 2.11 kg/ch
PERFORMANCES
Vitesse maxi : 347 km/h
0 à 100 km/h : 3″3
CONSOMMATION
Moyenne normalisée : 16,8 L/100 Km
CO2 : / g/Km
Puissance fiscale : / CV