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Essai BMW iX : Sujet de conversation

7 minutes de lecture

Voici la BMW iX xDrive 50! C’est la version haut de gamme du SUV électrique de la marque Bavaroise. Il promet une autonomie et des performances impressionnantes, ainsi qu’un intérieur spacieux. Cependant, le style n’est peut-être pas du goût de tout le monde.

Un style maladroit

Essentiellement, il s’agit d’un gros SUV électrique qui a été conçu pour affronter des modèles comme le Jaguar I-Pace, le Mercedes-Benz EQC et l’Audi E-Tron. Jusque là, tout va bien. Cependant, vous pourriez ne pas être enclin à penser la même chose à propos de son apparence. Comme avec tant de BMW d’aujourd’hui, le style du nouveau iX est probablement mieux décrit comme… intéressant.

Quoi que vous pensiez de ce museau ou de ce porte-à-faux arrière, vous ne pourrez la confondre avec une autre voiture. Et pour tous ceux d’entre vous qui pourraient se moquer, l’iX est construit autour d’un mélange de carbone, d’aluminium et d’acier à haute résistance, utilise la cinquième génération de technologie de moteur électrique et de batterie de BMW. Il est aussi le premier électrique de la marque à transmission intégrale.

Mais pas idiot

Pouvons-nous passer l’extérieur et aller directement à l’intérieur, alors ? Oui bien entendu, mais on peut quand même s’attarder sur quelques détails qui ont leur importance. Le design de la BMW iX peut sembler disgracieux, mais elle a un coefficient de traînée de 0,25. Les jantes sont optimisées sur le plan aérodynamique ( même si elles ne sont pas pleines ) et conçues pour se casser de manière prévisible en cas d’accident.

La calandre est en plastique «auto-cicatrisant» et comporte un élément chauffant pour s’assurer que les capteurs ( y compris un radar à longue portée et une caméra orientée vers l’avant pour le guidage de navigation en réalité augmentée ) continuent de fonctionner même dans la neige.

Un mot également sur les poignées de porte encastrées qui ressemblent à d’horribles nids à poussière. Si vous ouvrez la voiture ( pour laquelle vous n’avez besoin que de votre téléphone, plutôt que de quelque chose d’aussi démodé qu’une clé ), vous verrez la fibre de carbone apparente qui compose la carrosserie. C’est beau.

A l’intérieur de la BMW iX

L’intérieur devrait moins créer la division. Même si la encore, on s’éloigne de l’univers BMW tel qu’on l’a toujours connu. Il y a cet écran incurvé posé sur la planche de bord. C’est en fait deux écrans joints, mais l’effet est réussi.

Il y a des séparations nets entre les matériaux et un mélange de surfaces matelassées douces avec des éléments de commande en cristal dur à facettes pour l’iDrive et les sièges électriques. Les commandes sont placées sur les portes, ce qui est inhabituel pour une BMW et un peu imprudent pour ce matériau. En effet, au soleil, elles envoient des couleurs psychédéliques dans l’habitacle. On se dirait presque dans une boutique Swarovski.

Le volant n’est pas rond. On dira plutôt qu’il a une forme hexagonale. Et oui, c’est assez étrange, et on remarquera la quantité réduite de boutons par rapport à d’habitude chez BMW et des molettes de défilement à la Tesla qui peuvent contrôler de nombreuses fonctions à la fois. A vrai dire, la forme hexagonale n’est pas vraiment dérangeante, surement parce que la direction à rapport variable est remarquablement intuitive. Dans les faits, cela signifie que vous devez rarement bouger vos mains, à part pour les manœuvres de demi tour par exemple. Et puis un volant pas rond, c’est stylé!

iXtraordinaire

Ensuite, il y a les cadrans numériques qui forme un ensemble entièrement personnalisable. Et encore au-dessus, un affichage tête haute à réalité augmentée. À côté des cadrans se trouve l’écran d’infodivertissement du nouveau système BMW Operating System 8 iDrive. Il est à la fois aussi complexe et aussi facile à maîtriser qu’un smartphone, selon votre point de vue. A noter que les écrans ont une qualité irréprochable. Et bien sur, les couleurs changent en fonction du mode de conduite dans lequel vous vous trouvez.

Il n’y a plus de commande physique pour la climatisation, mais c’est vraiment anecdotique car BMW utilise un système automatique bien sophistiqué pour cela. Par exemple s’il fait froid, les sièges et le volant chauffant s’allumeront instantanément lorsque vous démarrerez la voiture. Le seul contrôle rapide est le réglage de température réelle qui se situe sur le bord inférieur de l’écran central.

L’iX est-il confortable ?

Sans aucun doute. L’habitacle est spacieux et aéré, encore plus si vous optez pour le toit panoramique Skylounge qui devient opaque en appuyant sur un bouton. Tandis que la suspension pneumatique fait vraiment un travail remarquable pour absorber les irrégularités de la route, même si vous avez le mode réglé sur Sport.

Il y a énormément de réglages dans la position de conduite, et les sièges sont grands et ressemblent à des fauteuils. En contrepartie, ils ne sont pas très sportifs et enveloppants. Alors certes, cela convient au caractère de l’électrique. Mais avec les 523ch, vous vous retrouverez probablement à glisser ( comme moi ) si vous y mettez plus ou moins du cœur.

Moteur des BMW iX

Le modèle d’entrée de gamme est la xDrive40. Tout est relatif puisque les tarifs débutent à 94 060 €. Elle reçoit une batterie de 70 kWh qui dispose déjà d’une bonne autonomie revendiquée entre 369 et 422 km, tandis que ses moteurs font 326 ch combinés. C’est suffisant pour réaliser un 0 à 100 km/h en 5.6 sec.

Dans cette essai, j’ai pris le volant d’une version xDrive50. Il faudra compter minimum 125 560 €. La puissance grimpe à 523 ch et 765 Nm de couple. Avec sa batterie de 105,2 kWh nette, l’autonomie estimée oscille entre 546 et 607 km. Cela l’envoie bagarrer sur le territoire des Tesla Model X et Model Y. BMW annonce qu’avec ce groupe motopropulseur, l’iX peut accélérer de 0 à 100 km/h en 4,6 secondes.

Tout en haut de la gamme, on trouve l’iX M60 à partir de 141 800 €. La puissance combinée est de 619 ch avec l’activation du mode Sport Boost. L’estimation de l’autonomie de BMW pour l’iX M60 tombe entre 502 et 549 km. Il en va de même pour son temps sur l’exercice du 0 à 100 km/h, réduit à seulement 3,8 secondes.

Au volant de la BMW iX

Les éléments viennent toujours à vous de façon inattendue.

C’est le cas également avec la BMW iX. Avec un tel volume et un poids à vide supérieur à 2,5 tonnes, je ne m’attendais pas à un tel rythme. En ligne droite, ça me paraissait presque évident comme beaucoup de véhicules électriques. Mais pas à ce qu’elle soit aussi agile. Merci la suspension pneumatique et une structure de caisse très rigide, cela permet d’obtenir un excellent raffinement au niveau de la conduite. Et même un excellent confort, alors que les plus petites jantes font quand même 21 pouces, le BMW iX avale les dos d’âne avec une facilité déconcertante.

Alors que je m’élançais à son volant, un autre élément m’a surpris. Elle fait du bruit! Mais pas n’importe quelle bruit, un son de voiture électrique conçu par Monsieur Hans Zimmer lui même. Une belle carte de visite, mais sachez tout de même qu’il est possible d’éteindre ce son artificiel qui accompagne vos accélérations et phase de régénération. C’est alors que la BMW iX devient silencieuse comme une tombe. Les bruits d’airs étant parfaitement maitrisés.

Silencieuse comme une tombe

Mais pas prête à vous y emmener: L’électronique veille au grain! Et l’adhérence est de tout premier ordre. Les moteurs avant et arrière peuvent jongler avec le couple. En plus les roues arrières sont directrices, cela permet d’oublier la taille de l’engin. Il y aussi cette impression de sérieux qui se dégage du véhicule avec a tout moment le sentiment que ça parte en bamboche incontrôlable.

Exemple: Vous êtes à la campagne, les virages s’enchainent dans un roulis inexistant, et vous pénétrez dans un petit village. Le silence est total. Vous ne vous faites pas remarquez. Propre. Maintenant, il faut réaliser la même expérience dans une M4: La gendarmerie a déjà déclenché le Plan Epervier! C’est peut-être pour cette raison que BMW a limité l’iX à 200 km/h, une vitesse à laquelle la xDrive50 n’a absolument aucun mal à atteindre.

Tout est un peu déroutant dès les premiers kilomètres. On peut passer d’une douceur digne d’une limousine, a un enchainement digne d’une sportive. Il faut dire qu’avec une batterie d’environ 650 kg boulonnée au plancher, le centre de gravité est au bon endroit. Ma curiosité m’invite à voir jusqu’ou elle peut aller, et BMW a bien repousser les frontières de la physique ici.

Entre WLTP et réalité

Parmi les autres fonctionnalités intéressantes du véhicule électrique, citons la récupération adaptative, qui utilise les capteurs et les données de navigation pour contrôler le ralentissement de l’iX lorsque vous relâchez l’accélérateur. Cela va de la quasi-roue libre sur route dégagée, à une régénération marquée si l’on arrive sur un obstacle. Pour ma part, j’ai principalement utilisé le mode B pour une régénération encore plus grande et une conduite à une pédale. Assez classique finalement, mais très bien réalisé.

Les freins sont cependant fascinants. La pédale de frein n’établit un lien physique avec les freins mécaniques qu’en cas de défaillance du système. Encore une fois, c’est la voiture qui va gérer en fonction de la situation. Le résultat est une sensation de freinage constant, quelle que soit la façon dont l’iX effectue l’arrêt. Dommage que les différents niveaux ne puissent se commander depuis des palettes derrière le volant, obligeant à multiplier les pressions sur l’écran central.

Conclusion

La BMW iX a pris le temps d’arriver sur le segment des gros SUV premium électriques. Mais elle a peaufiné ses qualités pour rendre une jolie copie. Elle donne même l’impression de rouler dans une voiture du futur. Cela la rend particulièrement intriguante, et pas seulement parce qu’elle bouscule l’image de BMW.

Notation

Design
7
Vie à bord
9
Performances
8.5
Plaisir de conduite
7.5
Confort
Performances
Technologie
Tarifs
Déroutante à plus d'un titre
8

Photos de la BMW iX xDrive 50

Fiche technique de la BMW iX xDrive 50
MOTEUR
Type : Électrique
Puissance maxi : 523 ch (385 kW)
Couple maxi : 765 Nm
TRANSMISSION
Intégrale
Boîte de vitesses : automatique
POIDS
Données constructeur à vide : 2585 kg
PERFORMANCES
Vitesse maxi : 200 km/h
0 à 100 km/h : 4″6 sec
CONSOMMATION
Batterie : 105,2 kW utile
Autonomie WLTP : 546-607 km

Thomas Boulenger

Blogueur auto depuis 2009, je partage avec passion mes essais et mes voyages autour de l'auto. J'aime quand ça va vite, mais avec l'âge je commence à apprécier le confort du cuir... Ma deuxième passion est le vélo. Vous avez du le voir!
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