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Connaissez-vous le VLN ?

Si vous suivez Speedguerilla, vous connaissez forcément le mythique circuit du Nürburgring, en bon fans de sports mécaniques que vous êtes. Mais connaissez-vous le VLN ? Le quoi ? Vilain Lutin Nu ? Nope. Veranstaltergemeinschaft Langstreckenpokal Nürburgring ! Ja, rien que ça, mais vous verrez, ça vaut le coup d’essayer de prononcer au moins une fois ces quelques belles syllabes !

Alors plus concrètement, c’est quoi le VLN ? Un championnat d’endurance engageant jusqu’à 200 voitures de courses en tout genre, sur le plus beau circuit du monde, j’ai nommé le grandissime Nürburgring ! Des GT3 (R8 LMS, 911 GT3R, M6 GT3, AMG GT3, etc…), des formules monotypes (Porsche Cup, Porsche GT4 Cup, BMW M2351 Cup, Audi TT-RS Cup, Opel Astra Cup, Clio Cup, et la saison prochaine, les nouvelles RS3 LMS !), et même quelques exclusivités que vous ne verrez nul par ailleurs : Scuderia Cameron Glickenhaus, Ferrari P4/5, Aston Martin Vantage Zagato… ! Oui, tout ce beau monde en piste, en même temps ! Non mais sérieusement, il demande quoi le peuple ? Vous excuserez mon enthousiasme un brin schizophrénique, mais quand vous êtes adepte de la célèbre Nordschleife et qu’un tel plateau ose se présenter une dizaine de fois par an pour faire vibrer la forêt et les fans venus de toute l’Europe, il est difficile de garder son sang froid !

Mais que serait le VLN sans son ambiance et son organisation si particulière ? Oui, car les deux sont très liées. Imaginez un tel plateau en France : trop d’autos, ce serait interdit ! Et même si c’était autorisé, le circuit serait jugé trop dangereux et aurait fermé depuis bien longtemps sous la pression de quelques écologistes ou riverains nombrilistes (Charade, le Mas du Clos, le circuit du Val de Vienne, tous les circuits Français sont menacés de nos jours, tout comme notre belle passion). Trop de compétitions automobiles françaises se déroulent dans des conditions qui repoussent les fans. Les paddocks sont privés depuis des années à Magny-Cours par exemple, où l’on se contente de « parker » les fans dans les tribunes, fans qui font de moins en moins le déplacement. Les prix des billets sont élevés, et les plateaux parfois pas si bien étoffés ! Attention, loin de moi l’idée de jeter la pierre à la FFSA, leur métier est difficile et ils sont probablement soumis à des contraintes que nous n’imaginons pas. Simplement, il suffit de passer la frontière pour prendre conscience de l’ampleur des dégâts qui assomment le sport-auto français.

Maintenant, regardons ce qu’il se passe de l’autre côté du Rhin. Des spectateurs, par milliers, centaines de milliers même, qui remplissent les parkings, qui se garent jusque dans les fossés pour approcher de la piste, qui montent de gigantesques et improbables campements dans la forêt parfois une semaine avant la course, qui accèdent partout, des tribunes aux paddocks, du toit du bâtiment principal à la pitlane quelques minutes avant le départ. Tout ça pour la modique somme de 15 euros, 1 500 centimes, soit précisément 1092 roupies indiennes, vous vous rendez compte ? Le sport auto allemand, ou du moins le VLN, c’est une grande famille, c’est une Culture avec un grand « C » ! Nombreux sont les moments de partage entre les pilotes et le public, et comment ne pas craquer lorsque que l’on voit des enfants de tout juste 5 ans, casquette Ferrari vissée sur la tête, bouchons dans les oreilles, avec les yeux écarquillés et un sourire débordant ? Mais comment tout ce beau monde peut cohabiter sans incident ? Tout d’abord, l’organisation est parfaite de A à Z. Les commissaires, très nombreux, font régner l’ordre dans les paddocks à coups de sifflets, et cadrent très bien les zones accessibles ou non dans la forêt. Il y a aussi une simple question de respect : chacun semble connaître ses limites, bien conscient d’avoir déjà la chance d’accéder de si près à la course. Pas de débordements donc, tout s’est toujours déroulé sans bavures. On y croise pourtant quelques drôles de spécimens bien imbibés, mais l’esprit reste toujours bon enfant !

Au tiers de la saison, le VLN laisse place aux mythiques 24h du Nürburgring : une sorte de manche XXL du VLN avec 200 autos au départ, 300 000 spectateurs, et une Légende qui continue de s’écrire d’année en année. La plus belle course automobile au monde à mon sens, tout simplement.

Pour la première fois au mois d’octobre (lors de la 9e manche de cette saison 2016), j’ai représenté Speedguerilla le long des barrières du Nürburgring, avec toujours autant de plaisir et d’euphorie presque enfantine à l’idée de photographier cet incroyable championnat. Arrivé à 6h30 du matin dans les paddocks après deux heures de routes depuis la Lorraine, je crois que l’attente était encore une fois trop longue et que j’ai préféré sauter du lit pour voir les premières lueurs du soleil tomber sur les carrosseries de mes bêtes de courses préférées. 10h, le brouillard a fini par se dissiper, les moteurs hurlent à travers la forêt et font trembler les arbres. Les puristes sont là, le long de la piste, malgré le froid et l’humidité… La bataille va durer quatre heures, c’est le format habituel des courses de VLN. Et quelle belle épreuve à nouveau, qui couronne cette fois une Lexus RCF GT3, une première !

Mieux que de longs discours, je vous incite vraiment à vous rendre vous même en terre sainte dès l’année prochaine pour assister à une manche de VLN, ou encore mieux, aux 24h du Nürburgring ! Mettez y les pieds une fois, attrapez le virus, et rejoignez cette incroyable communauté !

En attendant, pour vous faire patienter lors de cette interminable trêve hivernale, voici donc toutes mes photos de cette neuvième manche de l’année 2016 !

Et pour ceux qui en redemanderaient, voici un échantillon de mes meilleures images capturées en VLN et aux 24h du Nürburgring depuis quelques années ! Bonne trêve hivernale à tous, et à très vite le long des pistes en 2017 !

Plus d’informations sur www.vln.de

Crédit Récit et Photos : Nicolas Verneret pour Speedguerilla

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