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24h du Mans 2017: récit et images d’un week-end hors-norme !

Cette année encore, les 24h du Mans ont tenu toutes leurs promesses : batailles, spectacle, rebondissements… Nous y étions, et on vous raconte tout !

Sommaire : 

Page 1 : Jeudi 15 Juin – Mise en bouche en pays Sarthois

Page 2 : Vendredi 16 Juin – Day off : Grid Walk et Parade des pilotes

Page 3 : Samedi et Dimanche 17-18 Juin : Au cœur de la plus grande course du Monde

 

Jeudi 15 juin – Mise en bouche en pays Sarthois

Ce n’est pas tous les jours que vous vous rendez aux 24h du Mans. Pour être précis, c’était même la première fois pour moi, malgré mes nombreuses années passées le long des circuits à traquer tous types de véhicules de courses sur quatre roues ! Naturellement, en bon addict de sport automobile, la Messe Mancelle a une saveur bien particulière, une aura que les autres courses n’ont pas…. du moins à travers un écran ! Alors quand Michelin vous appelle pour venir partager avec eux l’événement pendant quatre jours, c’est sans hésitation et le sourire vissé jusqu’aux oreilles que j’ai sauté dans le train !

Sachez tout d’abord que nous étions conviés par Michelin pour couvrir la présentation du PS4S Limited Edition : un pneu de route ultra hautes performances qui écrase la concurrence dans tous les domaines, et qui a reçu un traitement esthétique bien particulier et évocateur du sport automobile. Je vous invite à lire l’article dédié à ce pneu pour en connaître tous les détails, mais aussi pour découvrir nos interviews de Pascal Couasnon (Directeur de Michelin Motorsport), Nicolas Jousse (Designer Automobile), Jérôme Charachon (Directeur Marketing Europe Michelin), Héloïse Debordeaux (Designer Produit chez Michelin) ou encore Allan McNish (triple vainqueur des 24h du Mans).

Outre la présentation du PS4S Limited Edition, ce premier jour de notre périple a tout d’abord été orienté sur notre installation dans des locaux hors-norme, qui laissaient présager d’un séjour tout confort aux 24h du Mans. Je ne peux d’ores et déjà que remercier toute l’équipe de Michelin qui nous a accueilli de la meilleure des manières ! Mais très vite, nous voilà déjà dans les paddocks, où résonnent les mécaniques et où les équipes préparent les essais qui vont avoir lieu en soirée. Les plus grands noms nous entourent, il règne ici une ambiance prestigieuse et une omniprésence de l’Histoire du sport automobile, qui vous donne automatiquement des frissons dans le dos. Tout est beau, millimétré, chirurgical… Bienvenue dans la cours des grands… des très grands !

Bien imprégnés de l’ambiance, nous voilà déjà dans un shuttle direction les Hunaudières, pour la première partie des essais qualificatifs. Les Hunaudières… rien que ce mot me donne des frissons, et l’idée d’y voir passer à fond les Porsche, Toyota, Ford, Ferrari, et autres Aston-Martin me met instantanément dans un état d’excitation déraisonnable. Mieux encore, alors que j’ai l’habitude de longues marches au Nürburgring, sous la pluie, dans la boue, et avec quinze kilos de matériel photo sur le dos… nous voilà ici déposés à 20 mètres de notre spot, dans un réceptif VIP ombragé où coule à flot le champagne et où les petits fours ne font pas long feu ! Certes, je n’ai pas mes accès photo habituels, mais qui suis-je pour me plaindre quand la vue est si belle et le spectacle aussi légendaire !? C’est l’occasion rêvée d’en profiter avec les yeux et les oreilles ! Car oui, s’il y a bien un endroit au monde où l’on peut déguster avec appétit le ronronnement des moteurs de course, c’est bien ici ! Arrivés à fond de charge entre 300 et 350 km/h, les pilotes sautent sur les freins pour passer une première chicane « Forza Motorsport », et repartir de plus belle à plus de 300 ! Du sifflement des LMP1, au grondement des Corvette et Aston-Martin, en passant par les détonations spectaculaires des LMP2… Il y en a pour tous les goûts ! Mais la voilà enfin, celle qui fait l’unanimité cette année en termes de son, celle qui déchire l’air, vos tympans, et ceux de toute population sur un rayon de 10 kilomètres, la sublime et indétrônable Porsche 911 RSR ! Oui… je sais… je suis Porschiste et donc un brin non objectif, mais si vous étiez sur place, vous savez que je n’exagère pas tant que ça ! Que c’est bon ! Pendant que je continue de m’extasier sur les décibels des Flat-6, c’est un autre genre de véhicule qui fait parler de lui : la Toyota TS050, et son diable de pilote Kamui Kobayashi, vient de signer non seulement le meilleur temps de la session, mais également le record de la piste et par conséquent le meilleur temps de l’histoire des 24h du Mans. Oui, rien que ça ! Quand on sait que tout est fait aujourd’hui pour limiter la vitesse de ces prototypes, et que la Toyota bat des records qui datent d’une époque où les chicanes n’existaient pas encore dans les Hunaudières… on comprend vite l’exploit majuscule que vient de réaliser le team et le pilote Japonais ! Incroyable ! Très vite toutefois, un drapeau rouge vient interrompre la session, et nous voilà de nouveau dans notre shuttle, direction le circuit.

Après un début de soirée tout aussi incroyable, nous voilà sur la terrasse de la réception Michelin tandis que le soleil se couche sur le circuit et que les équipages donnent 100% de leurs capacités dans la dernière séance qualificative ! C’est tout simplement magnifique, et tout fan de sport automobile ne peut que fondre devant une telle vue et une telle bande son !

Enfin, alors que la fin de cette première journée approche et que la domination de Toyota ne fait aucun doute sur l’obtention de la Pole… Surprise ! Nous partons en petit comité direction le garage Porsche, pour une immersion au sein même de l’équipe en plein ravitaillement ! A moins de me demander de monter dans le baquet de la 919, un plus beau cadeau n’existe pas ! Après quelques minutes de flottement pour récupérer les pass Porsche, nous y voilà : ambiance feutrée, regards concentrés, il est presque minuit, et l’équipe s’apprête à recevoir les deux 919 pour un ultime run, en espérant grappiller quelques dixièmes de secondes. Tout semble réglé au millimètre près. Alors que l’on pourrait imaginer une certaine précipitation dans le box, c’est exactement l’inverse qui se produit. Tout le monde est calme, serein, prêt à agir dans son rôle bien défini… et dans l’attende du feu vert du Team Principal Andreas Seidl. Soudain, les pneus Michelin arrivent dans le fond du box, puis la 919 quelques secondes plus tard. Le temps est maitrisé, il est alors clairement visible que chaque geste a été étudié puis répété pour des ravitaillements rapides, fiables et sereins. La 919 reste immobilisée quelques secondes à peine et repart aussi vite qu’elle est arrivée. Impressionnant ! La chair de poule sur les avant bras est de rigueur, oui… encore !

Toutefois la rigueur allemande n’aura cette fois aucune influence sur le résultat, puisque c’est bien Toyota qui survole ces qualifications ! Les deux TS050 sont en première ligne, devant les deux 919, et la troisième Toyota. Voilà qui donne le ton d’une bataille qui s’annonce palpitante pour la course ! Il est alors temps de clôturer cette première journée d’ores et déjà incroyable, et de se donner rendez-vous le lendemain dans les paddocks.

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Vendredi 16 Juin – Day off : Grid Walk et Parade des pilotes

Tic Toc Tic Toc, le réveil n’a jamais été aussi rapide et fluide qu’aujourd’hui ! En trois minutes chrono en main, me voilà d’attaque pour cette deuxième journée au Mans, alors que je me demande encore si la journée d’hier appartient au rêve ou à la réalité. Au programme du jour, le fameux « Day off ». Comprenez « le calme avant la tempête ». L’occasion rêvée de profiter de cette ambiance si particulière qui règne sur le circuit et à des kilomètres aux alentours.

La première étape consiste comme chaque jour à rejoindre les paddocks par la route, en passant à proximité des campements et des villages de Mulsanne et d’Arnage. Je n’ai qu’une chose à dire : Welcome in the United-Kingdom ! Ahhhh, les anglais… aucun peuple ne pourra jamais représenter mieux la culture du sport automobile que celui-ci ! Ils sont partout et vivent l’évènement comme personne ! Dans la poussière des campements, nos amis anglais garent leurs Audi R8, Porsche GT3, ou encore Ferrari 599 GTO, tente fièrement montée le long de la carrosserie ! Point de classes sociales au Mans, on partage ici la même passion dévorante quelle que soit l’âge, l’origine ou la taille du chéquier. Sur le chemin, les petites rues sont déjà noires de monde, et on n’a jamais autant apprécié de rester coincé dans les embouteillages tant chaque véhicule est intéressant : Mustang Boss 302 cabriolet de 1970 à gauche, Ford GT 2017 à droite, Ferrari F12 TDF quelques voitures devant, Lotus Exige Cup dans le rétro… On ne sait plus où donner de la tête !

Arrivé enfin sur le circuit, nous sommes conviés au Grid Walk. Le vendredi matin est en effet dédié aux fans, qui peuvent déambuler sur la pitlane et jusqu’au virage Dunlop pendant trois heures. Il fait un grand ciel bleu ,la foule est bien présente et s’amasse devant les box Porsche et Toyota pour voir de plus près les autos et espérer apercevoir un pilote. L’ambiance est détendue, la musique résonne dans les paddocks, on ressent clairement la volonté de relâcher la pression en ce vendredi, ce qui donne un côté humain et « famille » très agréable. De manière assez amusante, les panneaux de carrosserie de la plupart des autos sont posés au sol devant les boxs,  pour permettre aux mécaniciens de travailler confortablement sur les voitures « à nues ». C’est donc l’occasion d’observer ces panneaux en carbone de très près. La Ford GT est démontée façon Légo, et on serait bien repartis avec un petit souvenir pour accrocher dans le salon !

Sur la ligne droite des stands, un parcours a été réservé aux enfants dans des voiturettes électriques, tout est fait pour leur donner le virus dès le plus jeune âge ! Je continue alors ma petite marche vers la chicane Dunlop, bien qu’invité par Michelin, la tentation est trop forte ! Quel bonheur de pouvoir marcher sur la piste la veille du départ de la plus grande course du monde. Dans un peu plus de 24h, toutes les caméras du monde seront rivées dans ce virage, et nous voilà aujourd’hui en train de flâner et de faire des selfies sur les vibreurs colorés… Magique !

Quelques heures sont passées et nous voilà en centre ville du Mans, dans un restaurant au pied de la cathédrale. Encore une fois, nous sommes entourés d’un public venu du monde entier, et le trafic est surréaliste : GT3RS, Huracan spyder, 918… quelque chose se prépare ! En effet, la traditionnelle parade des pilotes va débuter dans quelques heures. Au programme, un parcours dans les rues du Mans dans des voitures de collection, permettant aux fans de célébrer et d’approcher de près leurs idoles dans une ambiance festive. Quelques minutes avant le début du défilé, nous avons accès au parking qui contient quelques joyaux ! Jaguar Type D, Ferrari F12 TDF, Porsche 911R… on est biens au Mans ! Notre ami Bibendum fait même quelques heureux !

Rapidement, les pilotes arrivent, et c’est vite l’émeute sur le parking ! Chacun veut approcher LA star du jour qu’est Kamui Kobayashi suite à son tour d’extra-terrestre de la veille. Nous croisons également avec grand plaisir Kazuki Nakajima, José Maria Lopez, Stéphane Sarrazin ou encore Romain Dumas sous ses nouvelles couleurs Alpine. Suivent trois heures de parade sous un soleil de plomb et plus de 30 degrés… couleurs garanties ! Les pilotes jouent le jeu et font la fête avec une foule incroyablement nombreuse, la tradition est respectée ! Quant à nous, c’est soirée repos, avant le grand rush des deux jours de course.

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Samedi et Dimanche 17-18 Juin : Au cœur de la plus grande course du Monde

Nous y voilà enfin, réveillé avant la sonnerie du réveil par les autos qui effectuent leur Warm Up, le moment tant attendu est arrivé, le départ des 24h du Mans a lieu aujourd’hui ! C’est avec les couleurs Porsche dans le dos que je me rends à nouveau dans l’enceinte du circuit, alors qu’à cette heure-ci les chances de victoire de la marque de Weissach semblent bien faibles compte tenu de la domination des Toyota et de leur plus grand nombre. Sur le chemin, voici André Lotterer et Neel Jani, la journée commence bien !

La matinée passe tranquillement, et nous voilà à 14h45 au dessus des stands, en face de la ligne de départ, pour ce moment qui fait vibrer des millions de fans derrière leurs écrans : le départ des 24h du Mans. On ne pourrait pas rêver meilleur emplacement pour suivre les premières secondes. A quelques minutes seulement du départ, la Marseillaise retentie, comme pour clamer « le sport auto français n’a pas encore dit son dernier mot », puis le GridWalk se vide, la patrouille de France survole la piste, le public est en feu ! Les autos s’élancent alors une à une en épis vers le tour de formation, comme le veut la tradition. Pendant un peu plus de cinq minutes, la meute parcourt au ralenti le circuit tandis que la foule est debout. Dans les boxs, les visage sont tendus, les yeux rivés sur les écrans, le moment est historique. On peut tout perdre en seulement quelques mètres après avoir travaillé sans compter pendant un an ! Soudain, la musique « de film » retentit dans les hauts parleurs, un grand bourdonnement se rapproche, le bal des hélicoptères ajoute un brin de dramaturgie comme si cela ne suffisait pas…. et les voilà lancés à plus de 200 km/h, carrosserie contre carrosserie direction le premier virage ! On ne peut pas connaître l’émotion ressentie à ce moment-là tant qu’on ne l’a pas vécue, c’est un moment unique à vivre une fois dans sa vie, une impression de voir l’Histoire s’écrire sous nos yeux. J’en ai les yeux humides pendant quelques secondes, avant de reprendre mes esprits pour vite regarder le classement à la télévision !

Le peloton semble avoir été relativement sage et c’est une bonne nouvelle, seule la Bykolles rencontre un problème et doit rentrer au stand, la bataille peut désormais avoir lieu ! Les voilà d’ailleurs qui arrivent pour le deuxième tour, faisant vibrer les murs de la loge Michelin au dessus des stands, c’est splendide ! Une Porsche 919 est désormais en seconde position derrière la Toyota n°8, les promesses sont tenues.

La première heure de course passe et me voilà quelques mètres plus bas, à proximité de la piste, pour profiter du spectacle parmis les centaines de fans amassés dans le dernier virage du circuit. La vitesse de passage des LMP1 me coupe le souffle, tandis que les échappements des GT continuent à me faire rêver ! Je tente quelques images à travers le grillage, c’est certainement mon côté photographe-addict qui ressort, même si j’ai bien décidé d’en profiter avec les yeux pour une fois !

Puis LE moment tant attendu arrive, celui qui figurait sur le programme comme la cerise sur le gateau d’un séjour déjà exceptionnel : « Mesdames Messieurs, je vous invite à vous installer dans l’hélicoptère et attacher votre ceinture, nous vous souhaitons un agréable survol du circuit du Mans ». Comment ne pas avoir l’impression de vivre dans un film à ce moment précis ? Par chance, je me retrouve à côté du pilote, aux premières loges pour assister à ce spectacle incroyable qui consiste à suivre les 24h du Mans depuis le ciel ! Rapidement, nous voilà en l’air, au dessus des paddocks puis de la passerelle Dunlop, tandis que la bataille continue à faire rage quelques dizaine de mètres plus bas. La vue est magnifique : le tracé se démarque autour des inombrables campements, parkings, et installations en tout genre dédiées à la course. C’est précisemment à ce moment que l’on se rend compte de l’ampleur des 24h du Mans : une ville entière s’est construite autour du mythique tracé ! C’était déjà beau d’être présent sur le circuit pour un tel événement, mais admirer les courbes du circuit depuis le ciel, tout en essayant de distinguer quel prototype vient de passer en dessous de nous, c’est une tout autre expérience ! Sans aucun doute mon plus beau souvenir en sport automobile ! La vue des Hunaudières, interminable ligne droite, me donne un frisson instantané, et je ne vous parle même pas des « S » Porsche… Le rêve ! Rapidement il faut revenir sur Terre, au sens propre comme au sens figuré, mais quel moment incroyable ! Merci Michelin !

Comment reprendre ses eprits après un moment si intense ? Direction l’hospitalité Michelin, pour faire un point sur le classement et pour une petite pause. Toyota a repris ses deux premières positions et semble plus que jamais incarner la force tranquille, tandis que la 919 du trio Bamber/Hartley/Bernhard rencontre des soucis technique et perd un temps conséquent dans son box. S’ils avaient su à ce moment qu’ils allaient néanmoins gagner la course… Quel scénario incroyable ! Tout le monde voit alors Toyota enfin vainqueur avec trois voitures contre une, une victoire amplement méritée, même si la course reste encore bien longue.

A l’approche des dernières heures du jour, nous nous déplaçons vers les fameux « S » Porsche, un enchainement de virages très rapides que les LMP1 passent d’ailleurs presque à fond. La fatigue commence à se faire sentir, alors quoi de mieux que de s’asseoir tranquillement, et profiter de ces passages infernaux, pendant que la fumées des barbecues anglais nous titille les narines. Cette portion du circuit a un charme particulier.

La nuit est cette fois bien tombée. Il est 23h passé, et nous avons la chance de pouvoir visiter l’atelier Michelin : une véritable usine au milieu du paddock, pour fournir une grande majorité du plateau des 24h du Mans (toutes les LMP1, presque toutes les GT Pro, et une partie de GT Am). La vue y est impresionnante : tandis que les techniciens orchestrent un bal incéssant de pneus neufs à destination des différentes équipes, une chambre est réservée aux inombrables pneus usés. Chacun d’eux sont référencés par l’intermédiaire d’une petite plaquette permettant de savoir à quelle voiture le pneu a appartenu, et quelle était sa position. Tous les pneus sont ainsi récupérés par Michelin et renvoyés à Clermont-Ferrand après la course pour davantage de tests et d’obeservations en tout genre, c’est un travail démentiel ! Alors que le Directeur de Michelin Motorsport Pascal Couasnon nous disait jeudi que la préparation de la course commençait le lendemain de l’édition précédente, on prend alors toute l’ampleur de ses propos.

La course s’enfonce alors dans la nuit, et après une petite heure à rêvasser le long du circuit, il est grand temps de rentrer à l’hotel pour quelques heures de sommeil bien méritées. Du moins c’est ce que l’on croyait. Il est minuit passé, et à peine arrivés nous apprenons que la Toyota de tête rencontre de sérieux soucis. Incroyable, le sort semble s’acharner sur la marque Japonaise, qui avait déjà vécu un véritable traumatisme l’année dernière. Nous entrons alors dans de grandes discussions passionnées avec les membres de l’équipe Michelin qui nous accompagnent depuis le début du séjour, puis nous apprenons non seulement que la Toyota n°8 abandonne, mais également la Toyota n°7, qui a subit un accrochage et qui doit a son tour renoncer ! INVRAISEMBLABLE, nous voilà donc avec la Porsche 919 n°1 en tête des 24h du Mans, pour la première fois de la course, tandis que la troisième Toyota est très loin derrière suite à des soucis techniques. Que le sport auto peut-être cruel par moment, personne n’ose imaginer ce qui doit se passer dans la tête des membres de l’équipe Toyota à ce moment-là, c’est terrible.

Impossible de dormir, je continue à regarder la course jusque 3h du matin, avant de sombrer, des images plein la tête !

Malgré cela, me voilà reveillé à 6h comme un enfant. Je me jette sur la télécommande pour voir le classement… Ouf, pas (encore) de pépin sur la Porsche de tête, solidement en tête de la hiérarchie devant… la LMP2 du Jackie Chan Racing ! De retour au circuit dans la matinée, nous profitons à nouveau du spectacle depuis la réception Michelin quand soudain, nouveau coup de tonnerre, la 919 de tête est cette fois bien en panne ! André Lotterer descend, c’est terminé ! La n°1 avait pourtant course gagnée, avec aucune menace directe si ce n’est… sa propre mécanique ! A quatre heures de l’arrivée, voilà donc une LMP2 en tête, incroyable ! La 919 n°2 quant à elle, après ses déboirs de début de course, remonte progressivement au classement, mais n’est pas à l’abris d’un nouveau soucis technique. Le final s’annonce palpitant !

Avec concentration, tour après tour, voilà finalement la n°2 qui reprend la tête du classement général, à seulement une heure de la fin. Nous suivons la fin de la course depuis un petit restaurant au Mans, l’ambiance est exceptionnelle ! Le dernier tour venu, la Porsche passe enfin le drapeau à damier et remporte les 24h du Mans 2017 après une remontada historique ! Une 19ème victoire qui, comme vous pouvez vous en douter, ravit votre narrateur. Suivent les deux LMP2 du Jackie Chan Racing, qui ne s’attendaient vraisemblablement pas à un tel succès, le champagne va couler à flots ! Derniers moments de suspense, la bataille fait toujours rage en GT Pro, et c’est finalement l’Aston-Martin Vantage qui passe devant la Corvette…. dans le dernier virage, quel finish sensationnel encore une fois ! La 911 RSR n°92 prend la troisième place du podium, un beau résultat pour cette toute nouvelle auto à moteur central.

Voilà, c’est donc ainsi que ces 24h du Mans 2017 s’achèvent, comme elles ont commencé : dans l’euphorie, et avec des frissons dans le dos. Que retenir de cette édition ? Tout d’abord le résultat : une LMP1 seule devant une marée de LMP2. Un résultat qui peut laisser perplexe quant à l’avenir de la catégorie reine. Toutefois on sait que la FIA et l’ACO travaillent sur un nouveau règlement imposant des mécaniques et des technologies moins couteuses, permettant le retour ou l’arrivée de certains constructeurs pour relancer le championnat. On retiendra également la suite de la malédiction Toyota, une malchance qui fait mal au coeur, tant l’équipe mérite cette victoire au général depuis de nombreuses années. On notera aussi la concurrence acharnée en GT, avec la victoire d’une Aston-Martin pourtant en fin de carrière… La BOP n’a pas finit de faire grincer des dents !

Enfin, d’un point de vue personnel, ces quatre jours ont été bien entendu exceptionnels, avec un accueil aux petits soins du personnel Michelin, et des moments dont je me souviendrai toute ma vie. Le virus Le Mans a frappé, et nul doute qu’il continuera à frapper pendant de longues années.

Nous vous donnons maintenant rendez-vous dans dix jours au Nürburgring pour les 6H du Nürburgring, que nous couvrirons à nouveau en intégralité !

J’aimerais à nouveau remercier chaleureusement toute l’équipe du staff Michelin qui nous a accueilli pendant ces 24h du Mans, notamment Alain et Nicolas.

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Récit et Photos : Nicolas Verneret pour www.speedguerilla.com

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